lundi 22 décembre 2008
Ce lien qui nous sépare
LA RUPTURE DE LA CONTINUITE LA CONTINUITE DE LA RUPTURE. De chaque coté de la ligne brisée, de la rupture, de la rupta, de la frontière, de la route, deux univers semblables et opposés surgissent, deux vies, deux sexes, deux contrées, qui tendent à se réunir, créent et procréent, se désirent et se détestent, s'aiment et se haïssent. Orient occident Bosphore muraille de chine. Afrique Europe chaîne des Pyrénées. Homme Femme. Peu à peu la frontière s'estompe. Bonheur douceur puis, ennui décadence avachissement tristesse jusqu'à la suivante et régénératrice rupture.
Porte monumentale, Villa Ricciotti, Bandol
LA RUPTURE DE LA CONTINUITE
De chaque coté de la ligne brisée, de la rupture, de la rupta, de la frontière, de la route, de la rivière, deux univers semblables et opposés surgissent, deux vies, deux sexes, deux contrées, qui tendent à se réunir, créent et procréent, se désirent et se détestent, s’aiment et se haïssent.
LA CONTINUITE DE LA RUPTURE
Orient occident Bosphore muraille de chine. Afrique Europe chaîne des Pyrénées. Rive droite rive gauche. Peu à peu la frontière s’estompe. Bonheur douceur quiétude, puis, ennui décadence avachissement tristesse dépression, jusqu’à la suivante et régénératrice rupture.
Goulven 2009
De chaque coté de la ligne brisée, de la rupture, de la rupta, de la frontière, de la route, de la rivière, deux univers semblables et opposés surgissent, deux vies, deux sexes, deux contrées, qui tendent à se réunir, créent et procréent, se désirent et se détestent, s’aiment et se haïssent.
LA CONTINUITE DE LA RUPTURE
Orient occident Bosphore muraille de chine. Afrique Europe chaîne des Pyrénées. Rive droite rive gauche. Peu à peu la frontière s’estompe. Bonheur douceur quiétude, puis, ennui décadence avachissement tristesse dépression, jusqu’à la suivante et régénératrice rupture.
Goulven 2009
jeudi 20 novembre 2008
vendredi 7 novembre 2008
Saint Camille
Ruptagaan 014 ou Bancamillo.
,
C’estl’accidentl’effondrement, le cataclysme, qui obligent la rivière à dévier de son cours, qui entaillent le quotidien de l’homme, créent de l’imprévu, et ce faisant l’obligent à se surpasser, à inventer, donc à devenir plus humain. Il y a dans le banc Saint Camille la courbe d’un méandre, c’est à dire la déviation du cours linéaire de l’existence provoqué par un accident, une maladie, car il faut se souvenir que c’est une blessure à la cheville qui obligea cet aristocrate qu’était Saint Camille à abandonner la carrière des armes, que c’est cette blessure qui dans un premier temps le fit sombrer dans le jeu et la débauche, puis comme la rivière coule vers la mer, sa vie coula lentement vers la misère et l’indigence. Recueilli par des religieux, il fut soigné, puis un choc que j’ignore lui fit radicalement changer la direction qu’il avait donné à sa vie et le débauché devint un saint. Il y a aussi dans le banc de Saint Camille le tranchant d’un sabre, d’une épée. Le bois, l’assise symbolise le cours paisible d’une vie, d’une rivière. La partie en fer, je dis bien en fer car le fer a toujours symbolisé l’action de l’homme, le combat, la non passivité face aux éléments naturels, face à l’injustice, face au conformisme, face au laisser aller, et pour ce qui concerne les chevaliers du moyen âge, le combat contre les hérétiques et la défense des faibles… « car toujours tu prendra le parti du plus faible contre le plus fort ». La courbe informelle évolue lentement vers une spirale et c’est sur cette spirale que repose l’assise…..ceci se passe de tout commentaire, je pense. Les points de soudure sont des points de feu, car la maîtrise du feu est un des éléments clef de l’histoire de l’humanité. Ici, le feu se fait point de soudure, de suture, n’oublions pas que nous sommes dans un hôpital, et non pas incendie destructeur. Dans mon travail, la symbolique n’est pas surajoutée à l’objet, inscrite dessus, non, la symbolique découle du choix des matériaux et des techniques mises en œuvres pour les transformer et les assembler. Goulven 2006
jeudi 6 novembre 2008
La chance le bonheur et la science
mercredi 5 novembre 2008
Territoire imaginaire
mardi 4 novembre 2008
Possession
Le marché est au centre
Gilbert Giraud : vit et travaille à Marseille
Les rêves brisés
L’un des principaux corolaires de la Renaissance est que l’homme était au centre de toute chose. Au début du XXIième siècle, c’est le marché qui est le centre. Il semblerait sans alternative. Ce qui me fait penser que nous boirons le vin jusqu’à la lie.
Après l’obtention d’un diplôme national supérieur d’expression plastique de l’Ecole des Beaux- Arts de Marseille Luminy en 1983, il a présenté son travail dans des expositions au Château de Servières, à la Galerie des Remparts en 2002 et à la Galerie du Bosphore en 2001.
jeudi 30 octobre 2008
obéissance
…….. ce qu’il y a de merveilleux dans les formes naturelles, c’est qu’elles sont certes destructibles, mais se recréent à l’infini, car elles sont le résultat non pas de l’effort humain, mais de l’obéissance à des contraintes naturelles. Goulven 2008
L'utopie de la syncèrité
Dire ce que l’on pense ! Quelle utopie. Cela voudrait dire que l’on pense une seule chose sur un sujet précis……. Un handicapé mental pense peut être une seule chose à la fois, alors que le cerveau d’un individu normal est en face d’un problème précis traversé par une infinité de pensées. On ne dit jamais ce que l’on pense, on dit ce qui va permettre à la relation que l’on instaure par la conversation avec un quidam, d’aller dans le sens que l’on souhaite. On souhaite construire ou détruire, attirer ou repousser, caresser ou piquer, mettre en valeur ou mettre plus bas que terre, faire évoluer ou faire régresser………. Goulven 2008
L'oeil du cyclone ou l'escargot de Meyriez
Photo Guido Baselgia Seize années plus tard . Elle fait maintenant partie du lieu |
Photo Guido Baselgia |
A propos d’expo 02 voici quelques réflexions qui présidèrent à la création de l’œuvre que j’eus la chance de pouvoir réaliser en collaboration avec la scénographe Audrey Ténaillon et l’architecte Marie Claude Bétrix.
En 2001, le ministère de la défense de la confédération helvétique, à l’occasion d’expo 02, me passa commande d’un escargot destiné à symboliser sur un site nommé, Le chantier naval, la politique extérieur suisse avançant repliée sur elle même et fort lentement. Je suis bien sur contre une définition étriquée de mon travail, mais je pense néanmoins que, tension, déséquilibre, mouvement, donc, force, vitesse, violence en sont les principaux constituants. J’acceptais la commande, car comme le disait un grand écrivain du siècle dernier, seule les contradictions sont humaines et pratiques.
L’escargot, c’était une idée (que je trouve excellente) des architectes et de la scénographe chargés du projet « Le chantier naval » mais j’apprit rapidement que le ministère de la défense, c’est à dire le commanditaire général, avait accepté cette image à contre cœur.
Comment réaliser ce travail sans pervertir mon œuvre pour laquelle du reste j’avais été choisi….on fait appel à vous car on ne veut pas du Disney land. Je me concentrais donc sur le symbole général de la spirale, lorsqu’un beau matin je croisais par hasard un scientifique de haut niveau avec lequel j’avais lié connaissance il y a une dizaine d’années. A l’époque j’étais l’un des rare à comprendre l’importance de ses théories sur la « production d’aléatoire ». Installés à la terrasse d’un bar, nous bûmes un café, deux cafés tandis que j’entretenais le scientifique de haut niveau de mon escargot, de la spirale en général. Comme je m’y attendais, celui ci se montra intarissable sur le sujet. Des Incas à la physique quantique en passant par Platon et Einsthein sans oublier bien sur Blaise Pascal et Leprince Ringué. Ayant sur moi, un petit carnet, je priais mon scientifique de haut niveau de bien vouloir y inscrire quelques formules modélisant la spirale, ce qu’il fit, puis nous primes congé l’un de l’autre. La matinée maintenant bien avancée, était belle, propre à l’élévation de l’ âme, à la méditation. Pour y voir plus clair, je photocopiais les deux pages du carnet , les agrandissais en format A4 et me dirigeais vers mon atelier. Quelques semaines plus tard la conception de ma sculpture n’avait guère avancé. Je buttais lamentablement contre la contradiction entre mon œuvre que je veux tension, déséquilibre, mouvement, vitesse, force….et la spirale molle de l’escargot. Les formules mathématiques ne m’étaient d’aucun secours. Je commençais à paniquer et le deuxième des sept acomptes m’ayant été versé, je sentais que mes commanditaires allaient bientôt me demander des comptes.
Un soir au hasard d’un zapping télévisuel incontrôlé, m’apparut l’image suivante : la garde présidentielle irakienne défilait sous deux sabres monumentaux tenus par les moulages agrandis des mains de Saddam Hussein. Là, mon imaginaire démarra au quart de tour. Je fus d’abord étonné que le galbe des sabres soit dirigé vers la terre et non vers le ciel, ce qui dénote un certain pessimisme. Ensuite, je me mis dans la peau d’un sculpteur auquel Saddam Hussein commande une œuvre et cela me ramena à l’une des légendes du pont de Mostar. Mon imaginaire galopait car j’étais enfin dans l’univers de mes formes , des archaïsmes qui leur préexistent et je sentais que la liaison de cet univers et de l’escargot helvétique était imminente. On raconte, que lorsque la ville de Mostar était sous contrôle Turc, l’aga vint trouver le meilleur des architectes de la contrée pour lui demander de construire un pont de pierre enjambant la rivière. Cet architecte dont j’ai oublié le nom imagina un projet grandiose. A la suite de calculs élaborés il conçut un pont formé d’une seule arche, sans pilier central….à l’époque, c’était une prouesse technique (et ça l’est toujours) de construire une arche de pierre d’une telle portée. L’aga accepta le projet et le chantier commença sous la direction de l’architecte. Les travaux durèrent dix ans, le jour de l’inauguration de l’œuvre grandiose et merveilleuse arriva enfin. Pour tester sa solidité, le pont fut chargé de centaines de tonnes de pierres entassés sur des chars tirés par des chevaux. En pleine cérémonie, le pont de Mostar s’effondra. L’architecte pour échapper à la fureur présumée de l’aga, réussie à disparaître dans les montagnes et se cacha dans une grotte. L’aga le fit rechercher et le retrouva. « Vous pensez que je vais vous faire tuer ? lui dit il. Et bien, non, vous allez refaire le pont de Mostar exactement pareil, une seule arche, pas de pilier central, et cette fois ci, il tiendra. » L’architecte se replongea dans ses calculs, modifia quelques détails et le chantier repris. Dix années plus tard, le pont de Mostar, était de nouveau magnifique : un pont de pierre, une seule arche, pas de piliers central. Arriva enfin le jour de l’inauguration. Comme dix ans auparavant, pour tester sa solidité, on y fit circuler des chars chargés de centaines de tonnes de pierres…..il tint bon. L’aga voulut féliciter et récompenser l’architecte. Impossible. L’architecte s’était pendu le matin de l’inauguration. Fin des années 1980 le pont de Mostar était toujours debout.
Par association entre les turcs, l’arche du pont, et les sabres iraqiens, mon imaginaire s’envola vers le yatagan et là j’étais vraiment de retour dans ma sculpture. En effet, en 1993 je créais une œuvre monumentale, devant l’un des bâtiments de l’université de Toulon et du Var. La sculpture terminée, je ne lui avais pas encore trouvé de nom. J’interrogeais une amie, L. qui me dit : ta sculpture tu devrais l’appeler yatagan, elle ressemble vraiment à un yatagan. (le yatagan est le sabre qu’utilisaient autrefois les soldats turcs). L. avait raison, mais deux de mes amis étant arméniens et connaissant les drames infligés par les turcs aux arméniens au début du siècle dernier, je ne pu me résoudre à yatagan. Dans la ville de La Garde, à deux pas de l’université de Toulon et du Var, se trouvait, et se trouve toujours Riita, une sculpture que j’avais faite en 1987. Je l’avais appelé Riita, non pas par rapport à sainte Rita, mais par rapport à rïïta qui veut dire la dispute, la lutte en finlandais. Avec Riita et Yatagan, je formais donc le mot valise : Riitagaan et c’est ainsi que je nommais la sculpture monumentale de L’université.
Désormais, tout me semblait évident. Le point de départ de mon escargot, de ma spirale, ne serait pas une formule mathématique, mais un sabre courbe. Pas un sabre comme ceux sous lesquels défile la garde présidentielle iraqienne, un sabre dont la courbe est descendante. Non. Un sabre dont la courbe est ascendante.
Après cela, tout fut simple…….je traçais sur du papier, avec toute la force, la violence et la vitesse nécessaire la courbe ascendante d’un yatagan, puis je laissais la puissance du trait mourir en s’enroulant sur elle même. « La forme enveloppant la force » comme le dit Mischima était là, (1) Ruptagaan 006 où l’œil du cyclone était né. Il ne me restait plus qu’à agir en trois dimensions.
Goulven 2005
commémoration
Les émotions présentes agissent sur la mémoire que l’on garde des émotions passées. Tout se transforme perpétuellement, tout glisse. Une émotion peut nous faire aimer plus fort un lieu un objet ou un être que nous avons connu par le passé. Une émotion peut aussi nous séparer de ce que nous avons aimé, nous faire occulter le passé.
Enfant, me promenant avec mon père dans la forêt pyrénéenne je découvris gisant au pieds d’un chêne, un magnifique canif. Une grande lame et une petite lame, un tire bouchon, un décapsuleur , un poinçon. Un rêve de canif. Les lames et les divers accessoires étaient d’acier, sur le manche en bronze apparaissait gravé en bas relief le visage d’un vieux loup de mer scrutant l’horizon de sa longue vue. Mon père me dit : « Tu as une chance inouïe, car c’est le plus beau couteau du monde. » J’avais cinq ans. Mon père, m’enseignât l’art d’utiliser délicatement, prudemment, avec respect, « le plus beau couteau du monde ». Il m’apprit à nettoyer les lames et à les polir en les frottant sur la terre. Un jour il me dit : « Ton couteau est sale, on va le démonter pour le nettoyer et le graisser. » Quelques instants plus tard, lames, vis, manche, étaient posés dans le désordre sur la table. Quel choc. Le plus beau couteau du monde en pièces détachées, dans le désordre en plus. Fortement ému par cette vision sinistre, je pleurais. Mon père nettoya toutes les pièces, les huila et remonta le couteau. Il était magnifique, huilé, poli, brillant, mais pour moi, il n’était plus le même, car j’avais vu ce que j’avais vu. Les lames, les vis, le manche répandues pèle mêle sur la table….une explosion, en quelque sorte. Pour moi, il n’était plus le même, et pourtant les autres, ceux qui n’avaient pas assisté à l’événement du démontage, disaient : « Il est magnifique, ton couteau, il est encore plus beau qu’avant, c’est vrai que c’est le plus beau couteau du monde. » Quelques mois plus tard, je perdis « le plus beau couteau du monde » auquel j’avais tenu comme à la prunelle de mes yeux, et au grand étonnement de ma famille je n’en éprouvais aucun chagrin.
Cette simple constatation que pour moi, le couteau n’était plus le même, mais que pour les autres, pour ceux qui n‘avaient pas assistés à la scène, au drame du démontage, au sinistre, à l’éparpillement des parties constitutives de l’objet, il n’avait pas changé, m’aida à prendre conscience de ce que veut dire « vivre un événement ». J’aurais pu dire : « Papa a démonté le couteau pour le nettoyer et le huiler et puis il l’a remonté comme avant. » mais cela n’aurait en rien permis à ceux qui n’avaient pas assistés au drame du démontage de partager mon émotion, mon sentiment, d’éprouver ce que j’éprouvais.
Les émotions présentes permettent à l’homme d’exprimer ses émotions passées, d’en donner une expression littéraire, picturale, sculpturale, musicale………ce souvenir d’enfance par exemple c’est en réfléchissant à la création d’une œuvre commémorant l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001 qu’il m’est revenu. Les questions que je me posais entre autres étaient : Comment rassembler autour d’un lieu commémoratif, ceux qui ont vécu le drame et ceux qui ne l’ont pas vécu. Comment faire en sorte que ceux qui ont souffert dans leurs entrailles ne se sentent pas incompris, exclus. Comment agir au de là des limites du politique et de l’économique.
Goulven 2004
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