jeudi 6 octobre 2011


En essayant de piéger l'infini, l'homme inventa la roue.

Maintenir les tensions aux limites de la rupture




La tension et le déséquilibre une fois provoqués, le travail consiste à trouver et à mettre en œuvre la technique qui permettra d’équilibrer le déséquilibre, de maintenir la tension aux limites de la rupture et d’inscrire cette rupture dans le perpétuel mouvement.

La sculpture est terminée lorsque l’idée qui a présidé à sa fabrication est effacée. En d’autres termes, une fois son acte accompli, l’artiste doit avoir à cœur de se faire oublier. L’interprétation faite par le public de son œuvre ne lui appartient pas.
Tout commentaire de la part du sculpteur serait un aveu de faiblesse, de doute, de manque de confiance en lui.










mercredi 21 septembre 2011

Merlin fils des dieux et des diables


Extraits du texte lu pour le vernissage de l’exposition avec les peintres T. Loulé et A. Le Cozanet dans la chapelle romane de La Gardes (Var) à l’occasion des journées du patrimoine 2011.

Je vais peut être dire des chose qui vont contredire Le Cozanet et Loulé, ils faut qu’ils le prennent comme une preuve d’amitié républicaine, républicaine et démocratique, car qu’est ce que la démocratie, sinon l’affrontement des idées, la joute verbale ? Quoiqu’il en soit, nous sommes tous les trois embarqués sur la même galère, prisonniers d’un monde technocratique qui reconnaît certes, l’art en tant que valeur marchande et culturelle, mais qui ce faisant le châtre, l’émascule, lui retirant tout pouvoir d’action sur la réalité, matérielle, charnelle.

« Il y a un sens très terre à terre dans mes peintures avec une explication toujours rationnelleDit Le Cozanet Et bien moi, Goulven, j’estime qu’il n’y a aucune explication rationnelle à mes sculptures, elles sont l’émanation de la rencontre entre le réel le matériel le charnel, et l’irrationnel le surnaturel le merveilleux. Si j’ai accepté de montrer mon travail dans ce lieu marqué du sceau du catholicisme, moi qui de mes ancêtres celto ligures, ai hérité d’une sensibilité paganisante polythéiste, c’est par amour de la symbolique de la croix catholique...le surnaturel le divin, qui croise le terrestre le matériel. C’est beau. J’aime ce que je ne comprends pas. Entre l’intelligible mensonge et l’incompréhensible vérité, l’artiste ne doit jamais hésiter.

« La vraie rencontre avec l’art passe par l’émotion et non par le savoir.» Dit Loulé. Bien sur, je ne peux qu’abonder dans son sens, car il s’oppose par cette phrase à l’intellectualisation de l’art, à la psychanalisation de l’amour, à la diabolisation du romantisme, à la technocratisation de la politique, à la mise hors la loi de la beauté. Cependant, je dirais à ce noble descendant de Vasco de Gama échoué sur le rocher de La Garde, que au carrefour de l’émotion et du savoir se tient l’art. Oui, l’art est ce mystérieux territoire où cohabitent l’émotion et l’intelligence, où festoient les dieux et les diables qui enfantèrent l’enchanteur Merlin, ancêtre commun de Le Cozanet et de Goulven....

Bien sur je remercie...etc…etc…

Goulven la Gardes le 15/11/2011