"L'art se fait avec les mains. Elles sont l'instrument de la création, mais d'abord l'organe de la connaissance." Henri Focillon.
La psychanalyse du fer
A vous de voir.
lundi 29 septembre 2025
vendredi 14 mars 2025
Ondes vagabondes
Photos Olivier Placet
Photo Guy Barsotti
Photo Eric Pineau
L’ECLAT
DU SILENCE.
Des brillances, des
soupçons de nuages glissent, passent sur les bas-reliefs et sur une sculpture
de Goulven, c’est un hommage vibrant à la lumière et ses reflets changeants qui
est exposé à la galerie Hic & Hoc à La Ciotat.
Des paysages abstraits se
détachent des murs avec la délicatesse de bijoux, y alternent des lucarnes
métalliques, des fenêtres ouvertes sur l’imaginaire, ce sont tantôt des miroirs
de fer sombre, tantôt des miroirs de laiton qui capturent la lumière du soleil.
Chaque pièce devient
miroir, non pas de soi, mais du monde tel que la lumière le révèle.
Il faut voir Goulven
caresser avec amour ses créations, comme s’il réveillait en elles une mémoire enfouie.
Chaque pièce semble respirer, vibrer sous les doigts de l’artiste, comme si la
matière elle-même se souvenait de la lumière. Des blocs de métal à la fois
bruts et délicats, traversés de veines dorées, comme si le soleil y avait
déposé sa signature.
Les bas-reliefs, loin
d’être figés, s’animent selon l’heure du jour, l’avancée du soleil. Au milieu
du jour, ils s’éclairent d’un feu minéral, au crépuscule, ils deviennent des
fragments d’ombre, reflets changeants.
Cette exposition révèle
une alchimie rare, celle qui transforme le métal en émotion, le relief en
récit. Goulven ne sculpte pas seulement les formes, il façonne des silences,
des attentes, des éclats de souvenirs. On ne regarde pas ses œuvres, on les
écoute, on prend le temps de la contemplation.
Je connais Goulven et
je sais qu’il ne façonne pas seulement la matière, il la laisse parler,
respirer, il ne veut pas lui imposer sa volonté, il la guide avec une tendresse
presque rituelle. C’est une chorégraphie silencieuse de l’artiste avec ses
créations, où chaque geste semble réveiller une mémoire enfouie et ancienne.
L’exposition invite à
une traversée sensorielle, où le relief devient récit et la sculpture est un
astre tombé du ciel.
Et quand on quitte la
galerie, on emporte avec soi une lumière étrange, celle qui ne vient ni du
ciel, ni des lampes.
José
Maria MARTIN MARCOS, à La Ciotat le 18/10/25
Serait-ce la longue
chevelure de quelque naïade qui ondoie sur la surface brillante ? La nymphe accorde l’ivresse à celui qui la
contemple. Guillaume Apollinaire a chanté le pouvoir sensuel des ondines, ces
fées aux cheveux verts qui incarnent l’été. Les courbes sacrées et
ensorceleuses émergent du laiton comme
la promesse d’un songe heureux. Sortilège de la contemplation, la
sculpture devient poème.
Isabelle
Amarante, Avril 2025
dimanche 2 juin 2024
mercredi 13 mars 2024
Le rêveur de navires
Photo Eric Pineau
J’ai
nommé cette sculpture, « Le rêveur de navires » en hommage au roman
portant ce titre du grand écrivain colombien Alvaro Mutis, et aussi bien sûr,
en hommage aux travailleurs des chantiers navals qui durant cent cinquante ans
rythmèrent la vie de La-Seyne.
Elle
attend les regards ; regards caressants, regards interrogateurs, regards
inquiets, regards désapprobateurs peut-être, mais avant tout et plus que tout,
des regards, car une œuvre plastique ne vit et ne survit que par l’attention de
ses regardeurs.
De
l’accueil que feront au rêveur de navires les usagers du site, c'est-à-dire
celles et ceux qui quotidiennement travaillent dans les bureaux, les ateliers,
et viennent se reposer sur les bancs, de cet accueil dépendra le devenir de la
sculpture ; l’intérêt ou le désintérêt du public en assurera la pérennité
ou bien en provoquera la destruction.
Ma mission une fois accomplie, comme le remorqueur qui ayant conduit le cargo au large largue les amarres, une fois la sculpture extraite de l’atelier et fixée sur son socle, je défais les liens qui durant sa gestation et sa fabrication m’unirent intimement à elle.
Photo Olivier Placet
Photo Guy Barsotti.
samedi 29 juillet 2023
Temps Pliés
LA COMPREHENSION INTIME DU MATERIAU
Goulven pourrait faire sienne la formule d’Henri Focillon « La main c’est l’esprit, l’esprit c’est la main ». Chez lui en effet les pliages qu’il impose aux plaques d’acier ne sont pas le résultat d’un travail mécanique qui ferait appel à des machines, mais des mouvements de torsion qu’il réalise manuellement avec toute sa sensibilité et la compréhension intime du matériau. Les lignes que dessinent ses sculptures ne s’imposent pas à notre regard par leur forme massive comme dans les pièces de Richard Serra ; elles entretiennent avec le spectateur un dialogue de l’ordre de l’intime, offrant la délicatesse et la fragilité de papiers pliés ou découpés. Elles possèdent le gauchissement cher à Rolland Barthes qui nous embarque dans le monde du rêve et de la poésie.
Gilles Altieri 02/2019

























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