dimanche 7 septembre 2014

7 septembre 2014
Contrairement à ce que l’on affirme à tort et à travers, le numérique n’est pas un outil de communication comme les autres. Le numérique est l’aboutissement d’une volonté très ancienne de modéliser le réel à l’aide de nombres, donc, de transformer le qualitatif en quantitatif.
Je vois sans arrêt sur FB, des gens qui se targuent d’être vrais, de se montrer tels qu’ils sont, d’être authentiques. A ces gens, je leurs dis la chose suivante : Pour s’exprimer de façon authentique sur un réseau social, il nous faudrait être les inventeurs des règles et des formules mathématiques qui permettent et régissent la communication  numérique. A défaut de les avoir inventées,  ces règles, au moins de les connaître comme nous connaissons l’orthographe et la grammaire. Or, les neuf dixièmes des utilisateurs du net n’ont même pas le niveau d’un Bac S, et de toute façon, cela est si complexe, si sophistiqué, que seuls de rares spécialistes peuvent se vanter de maîtriser le net.
Pour ce qui me concerne, je ne cherche pas à être authentique sur mon mur FB, ni à dire la vérité toute la vérité rien que la vérité, mais loin de moi l’idée de mentir, de tromper, d’essayer de donner une fausse image de moi.
Je prends  FB comme un médium, une matière faite de chiffres, de nombres en perpétuel  mouvement, se multipliant, se divisant, s’additionnant, se soustrayant suivant des équations mystérieuses et impénétrables ; une matière sur laquelle agissent et réagissent les âmes des apprentis sorciers que sont les utilisateurs, comme des atomes virevoltant au moindre échauffement, au moindre post, au moindre like. Des atomes formant des molécules s’associant, se dissociant, s’auto détruisant.
Cette matière, je ne peux m’empêcher de la polir, de la rayer, de la brûler, de la cintrer, de la rompre et de la réassembler selon mes propres règles.