Photos Olivier Placet
Photo Guy Barsotti
Photo Eric Pineau
A vous de voir.
Photo Eric Pineau
J’ai
nommé cette sculpture, « Le rêveur de navires » en hommage au roman
portant ce titre du grand écrivain colombien Alvaro Mutis, et aussi bien sûr,
en hommage aux travailleurs des chantiers navals qui durant cent cinquante ans
rythmèrent la vie de La-Seyne.
Elle
attend les regards ; regards caressants, regards interrogateurs, regards
inquiets, regards désapprobateurs peut-être, mais avant tout et plus que tout,
des regards, car une œuvre plastique ne vit et ne survit que par l’attention de
ses regardeurs.
De
l’accueil que feront au rêveur de navires les usagers du site, c'est-à-dire
celles et ceux qui quotidiennement travaillent dans les bureaux, les ateliers,
et viennent se reposer sur les bancs, de cet accueil dépendra le devenir de la
sculpture ; l’intérêt ou le désintérêt du public en assurera la pérennité
ou bien en provoquera la destruction.
Ma mission une fois accomplie, comme le remorqueur qui ayant conduit le cargo au large largue les amarres, une fois la sculpture extraite de l’atelier et fixée sur son socle, je défais les liens qui durant sa gestation et sa fabrication m’unirent intimement à elle.
Photo Olivier Placet
LA COMPREHENSION INTIME DU MATERIAU
Goulven pourrait faire sienne la formule d’Henri Focillon « La main c’est l’esprit, l’esprit c’est la main ». Chez lui en effet les pliages qu’il impose aux plaques d’acier ne sont pas le résultat d’un travail mécanique qui ferait appel à des machines, mais des mouvements de torsion qu’il réalise manuellement avec toute sa sensibilité et la compréhension intime du matériau. Les lignes que dessinent ses sculptures ne s’imposent pas à notre regard par leur forme massive comme dans les pièces de Richard Serra ; elles entretiennent avec le spectateur un dialogue de l’ordre de l’intime, offrant la délicatesse et la fragilité de papiers pliés ou découpés. Elles possèdent le gauchissement cher à Rolland Barthes qui nous embarque dans le monde du rêve et de la poésie.
Gilles Altieri 02/2019
Burdinazko eguzkia
L’œuvre
représentée sur la photo ci-dessus est en fait de petite dimensions, environ 30
Cm de hauteur, et c’est l’art du photographe Guy Barsotti qui lui donne son
aspect monumental. Pour l’exposition à la Villa Thuret je vais donc en réaliser
une réplique répondant aux mêmes proportions et dont la hauteur sera d’environ
1 m 70. La matière utilisée sera de la tôle d’acier non décapée de 1,5 mm
d’épaisseur, soudée par points. La sculpture s’oxydera lentement et le fer
retournera à son état premier, de
minerai, de pierre, de poussière.
Goulven à Toulon le 12/02/2023