mardi 23 septembre 2008

L'absence qui montre


L’émotion vient de ce qu’il y a en deçà et en delà et qui nous est caché. Dans une de ses nouvelles, Dino Bussati raconte qu’un dimanche après midi, il errait dans les rues de Milan. Son regard s’arrêta soudain sur des femmes et des hommes faisant la queue devant un cinéma. Imaginons dit il que nous ne voyons ni le guichet, ni le début de la queue. Cela devient mystérieux. Que font ces êtres humains ? d’où viennent ils, où vont ils ? d’où provient leur tension, leur excitation ? Au début des années 1990 je reliais entre eux des blocs parallélépipèdiques par des câbles d’acier. Ce travail n’aboutit jamais, ne sorti jamais de l’atelier ou d’une exposition. Pourtant moi elles me faisaient rêver, ces chaînes. Oui, mais pour rêver je devais faire abstraction des poteaux qui maintenaient le câble et les blocs en tension. En photo, cela passait à merveille…….ce qu’il aurait fallu réussir à faire : Absenter les poteaux qui ramenaient à un vulgaire étendage de linge, car comme l'a si bien dit Man Ray, "La photographie c'est l'absence qui montre".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

I must say-you have a very nice blog.
Tell me what you think about mine.